La faille - Aliénor de Bonta(Partie1)
varfendell
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varfendell
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Le Héraut du Nord
Je me réveille avec lenteur, les membres engourdis. Mes sensations me reviennent peu à peu. Je suis allongée dans ce qui semble être une chambre vétuste, sur un lit de paille. Je me redresse. La chambre s'avère être la pièce principale d'une chaumière forestière.
« -Ha, vous vous réveillez enfin. Je me retourne, la voix provient du Héraut du Nord, attablé dans un coin de la pièce. La sensation est différente de notre première rencontre, je me sens en sécurité. Il reprend.
« -Veuillez excuser la brutalité de notre première rencontre, de dramatiques circonstances m'ont fait perdre le contrôle.
-Le Maitre Corbac...
-Il est mort. Je n'ai rien pu faire pour le sauver, celui qui a fait ça a bien fait les choses.
-Comment ?
-Comment ai-je sus ? J'inspectais les bois de Litneg pour recenser les troolls quand j'ai perçu de sourdes vibrations dans l'air. Le temps de les localiser le tueur s'était déjà envolé. Lorsque je suis arrivé je n'ai eu que le temps de contempler l'horreur de la situation et l'état du Maitre Corbac avant que vous n'arriviez. La suite vous la connaissez.
Je tentais de remettre mes idées en place. Le carnage, la rencontre et...
« -L'Antique, où est-il ? Demandais-je anxieuse.
« -Il a disparu lorsque je me suis relevé, juste après que vous vous soyez évanouie, un sort de téléportation, il a dû prendre peur. Je n'en sais pas plus, ni sur lui, ni sur la raison de votre venue.
En faisant le clair en moi je me remémorais ce que l'on racontait au sujet des Hérauts. Gardien de la paix sur le continent, ils étaient quatre, à chaque point cardinal, à protéger les habitants d'Amakna des différents dangers qui les guettais. Ils sont choisis parmi les guerriers les plus puissants de ce monde par l'intendant de Bonta lui-même. Paladins chevalier de l'ordre, les inscriptions sur leurs gants sont là pour rappeler à qui ils doivent obéissance mais aussi qui leur donne le pouvoir de rendre justice. Que le Héraut du Nord se soit rendu dans la tanière du Maitre Corbac ne pouvait signifier qu'une chose : de terribles événements s'ourdissaient. Je pris le parti de lui narrer toute l'histoire, les Déchus, le livre, Frigost. Lorsque j'eu fini il se leva et pris la parole.
« -Ce que tu me dis-là m'inquiète au plus haut point la Sombre. Ce que ton ami et toi cherchiez a surement été dérobé par l'individu, ou les individus à l'origine du massacre des Corbacs. Lorsque je suis arrivé près du Maitre Corbac agonisant j'ai remarqué qu'il serrait des fragments de pages, surement le livre convoité qu'il protégeait. Hélas, après les avoir lues à maintes reprises je n'arrive toujours pas à en comprendre le sens.
Je me levais puis, avisant les parchemins sur la table, m'emparais d'eux pour les lires.
« Quand le premier né descendant[ ...] rencontra le premier mort [...] alors s'ouvrira l'OEil interdit et [...] ce qui conduira cette terre dans le néant. Ainsi parle le Rêveur Eveillé.
« -Quel est cet homme, le Rêveur Eveillé ?
-C'est une vieille légende, presque une fable qui ne rencontre guère plus de succès aujourd'hui. Il est dit que dans des temps immémoriaux, les Premiers Nés avaient la connaissance du monde et de ses limites. Pour ne pas succomber à la tentation d'obtenir par cette connaissance un pouvoir immense, ils en scellèrent le secret en eux même et se le transmirent par différents codes complexes. Nul ne sait ce que contient en substance le secret des Premiers Nés, beaucoup parlent de magie infinie ou d'immortalité. Ce qui m'intrigue c'est que certaines légendes racontent une histoire à propos d'un OEil aux pouvoirs immenses, faisant étrangement penser à cet OEil interdit. Le mythe veut qu'aux premiers jours du monde, une connexion s'est faite entre notre monde et un autre univers. Liés et dépendants la séparation était cependant absolue. Seul l'OEil permettait de voir de l'autre côté. Mais ce ne sont que de vieilles histoires que les Enutrofs racontent les soirs d'hiver.
-Imaginaire ou pas, il semble qu'une personne croit en la véracité de cette fable, et voudrait bien en savoir plus sur le sujet. C'est d'autant plus préoccupant qu'elle semble s'être liée aux Déchus.
Le Héraut du Nord sembla réfléchir un temps. J'en profitais pour rassembler les fragments de ce que nous savions. Une vieille légende prophétique parle de mondes et d'OEil, un homme qui rassemble les Déchus sur Frigost. Soudain une phrase me revint en mémoire.
« -Sais-tu ce qu'est le village mort ? Dans sa folie, un homme que l'Antique a rencontré en a parlé comme d'un endroit à éviter.
-Le village mort... Oui, mais il y a bien longtemps que je n'ai pas entendu ce nom. C'est un des premiers villages de ce monde. Il y a des siècles de cela, un démon a lancé une terrible attaque dessus et tous ses habitants ont été sauvagement assassinés, une véritable boucherie. Suite à cela les races se sont regroupées en Amakna au sein du château des premiers rois. Aujourd'hui abandonné aux gobelins et bworks, le village mort est plus connu sous le nom de Gisgoul, le village dévasté.
Gisgoul... De nombreuses légendes, terrifiantes pour la plupart, circulent encore à son sujet. Et si la réponse était cachée dans ces ruines ?
« -Il faut que je m'y rende, je dois comprendre ce qui se trame.
-Prends garde à toi la Sombre, Gisgoul n'est pas un endroit d'où l'on revient indemne. Et je ne pourrai t'accompagner, je dois contacter les trois autres hérauts pour prendre des mesures et discuter de ce qu'il vient d'arriver. Si l'on peut trouver des réponses là-bas notre ennemi aura surement pris soin de placer de grandes protections.
-Je serais prudente. Mais je dois me mettre en route dès à présent car le temps joue contre nous. Merci d'avoir été là pour les derniers instants du Maitre Corbac. Que Sram te bénisse
Tandis qu'il apportait sa bénédiction sur mon périple je rassemblais le peu d'affaire que j'avais et, sortant de la maison, pris la direction du sud. Je ne pouvais pas utiliser de potions ici car sur la terre où je me rendais suintais encore la corruption des démons qui pervertissait toute magie.
Le soleil n'arrivait pas à percer la couche de nuages qui assombrissait le ciel et donnait à la pièce un aspect gris et triste. Le Pâle s'avançait entre les colonnes immenses et sombres de la pièce. Arrivé devant l'homme qui se tenait assis sur un trône de glace et de fer il posa un genou à terre et inclina la tête.
« -Elle est en marche maitre. J'ai peur qu'elle ne sache pour la prophétie.
L'homme assis sur le trône regarda par la fenêtre à sa droite, son regard semblant traverser la distance pour venir s'abimer sur le mont enneigé que l'on devinait au loin.
« -Tu m'a bien servi. Va rassembler les Déchus, car le temps est bientôt venu.
-Bien maître
Le Pâle disparu dans un nuage de fumée blanche. L'homme assis regardait toujours vers la montagne, vers l'avenir.
La suite demain.
Je me réveille avec lenteur, les membres engourdis. Mes sensations me reviennent peu à peu. Je suis allongée dans ce qui semble être une chambre vétuste, sur un lit de paille. Je me redresse. La chambre s'avère être la pièce principale d'une chaumière forestière.
« -Ha, vous vous réveillez enfin. Je me retourne, la voix provient du Héraut du Nord, attablé dans un coin de la pièce. La sensation est différente de notre première rencontre, je me sens en sécurité. Il reprend.
« -Veuillez excuser la brutalité de notre première rencontre, de dramatiques circonstances m'ont fait perdre le contrôle.
-Le Maitre Corbac...
-Il est mort. Je n'ai rien pu faire pour le sauver, celui qui a fait ça a bien fait les choses.
-Comment ?
-Comment ai-je sus ? J'inspectais les bois de Litneg pour recenser les troolls quand j'ai perçu de sourdes vibrations dans l'air. Le temps de les localiser le tueur s'était déjà envolé. Lorsque je suis arrivé je n'ai eu que le temps de contempler l'horreur de la situation et l'état du Maitre Corbac avant que vous n'arriviez. La suite vous la connaissez.
Je tentais de remettre mes idées en place. Le carnage, la rencontre et...
« -L'Antique, où est-il ? Demandais-je anxieuse.
« -Il a disparu lorsque je me suis relevé, juste après que vous vous soyez évanouie, un sort de téléportation, il a dû prendre peur. Je n'en sais pas plus, ni sur lui, ni sur la raison de votre venue.
En faisant le clair en moi je me remémorais ce que l'on racontait au sujet des Hérauts. Gardien de la paix sur le continent, ils étaient quatre, à chaque point cardinal, à protéger les habitants d'Amakna des différents dangers qui les guettais. Ils sont choisis parmi les guerriers les plus puissants de ce monde par l'intendant de Bonta lui-même. Paladins chevalier de l'ordre, les inscriptions sur leurs gants sont là pour rappeler à qui ils doivent obéissance mais aussi qui leur donne le pouvoir de rendre justice. Que le Héraut du Nord se soit rendu dans la tanière du Maitre Corbac ne pouvait signifier qu'une chose : de terribles événements s'ourdissaient. Je pris le parti de lui narrer toute l'histoire, les Déchus, le livre, Frigost. Lorsque j'eu fini il se leva et pris la parole.
« -Ce que tu me dis-là m'inquiète au plus haut point la Sombre. Ce que ton ami et toi cherchiez a surement été dérobé par l'individu, ou les individus à l'origine du massacre des Corbacs. Lorsque je suis arrivé près du Maitre Corbac agonisant j'ai remarqué qu'il serrait des fragments de pages, surement le livre convoité qu'il protégeait. Hélas, après les avoir lues à maintes reprises je n'arrive toujours pas à en comprendre le sens.
Je me levais puis, avisant les parchemins sur la table, m'emparais d'eux pour les lires.
« Quand le premier né descendant[ ...] rencontra le premier mort [...] alors s'ouvrira l'OEil interdit et [...] ce qui conduira cette terre dans le néant. Ainsi parle le Rêveur Eveillé.
« -Quel est cet homme, le Rêveur Eveillé ?
-C'est une vieille légende, presque une fable qui ne rencontre guère plus de succès aujourd'hui. Il est dit que dans des temps immémoriaux, les Premiers Nés avaient la connaissance du monde et de ses limites. Pour ne pas succomber à la tentation d'obtenir par cette connaissance un pouvoir immense, ils en scellèrent le secret en eux même et se le transmirent par différents codes complexes. Nul ne sait ce que contient en substance le secret des Premiers Nés, beaucoup parlent de magie infinie ou d'immortalité. Ce qui m'intrigue c'est que certaines légendes racontent une histoire à propos d'un OEil aux pouvoirs immenses, faisant étrangement penser à cet OEil interdit. Le mythe veut qu'aux premiers jours du monde, une connexion s'est faite entre notre monde et un autre univers. Liés et dépendants la séparation était cependant absolue. Seul l'OEil permettait de voir de l'autre côté. Mais ce ne sont que de vieilles histoires que les Enutrofs racontent les soirs d'hiver.
-Imaginaire ou pas, il semble qu'une personne croit en la véracité de cette fable, et voudrait bien en savoir plus sur le sujet. C'est d'autant plus préoccupant qu'elle semble s'être liée aux Déchus.
Le Héraut du Nord sembla réfléchir un temps. J'en profitais pour rassembler les fragments de ce que nous savions. Une vieille légende prophétique parle de mondes et d'OEil, un homme qui rassemble les Déchus sur Frigost. Soudain une phrase me revint en mémoire.
« -Sais-tu ce qu'est le village mort ? Dans sa folie, un homme que l'Antique a rencontré en a parlé comme d'un endroit à éviter.
-Le village mort... Oui, mais il y a bien longtemps que je n'ai pas entendu ce nom. C'est un des premiers villages de ce monde. Il y a des siècles de cela, un démon a lancé une terrible attaque dessus et tous ses habitants ont été sauvagement assassinés, une véritable boucherie. Suite à cela les races se sont regroupées en Amakna au sein du château des premiers rois. Aujourd'hui abandonné aux gobelins et bworks, le village mort est plus connu sous le nom de Gisgoul, le village dévasté.
Gisgoul... De nombreuses légendes, terrifiantes pour la plupart, circulent encore à son sujet. Et si la réponse était cachée dans ces ruines ?
« -Il faut que je m'y rende, je dois comprendre ce qui se trame.
-Prends garde à toi la Sombre, Gisgoul n'est pas un endroit d'où l'on revient indemne. Et je ne pourrai t'accompagner, je dois contacter les trois autres hérauts pour prendre des mesures et discuter de ce qu'il vient d'arriver. Si l'on peut trouver des réponses là-bas notre ennemi aura surement pris soin de placer de grandes protections.
-Je serais prudente. Mais je dois me mettre en route dès à présent car le temps joue contre nous. Merci d'avoir été là pour les derniers instants du Maitre Corbac. Que Sram te bénisse
Tandis qu'il apportait sa bénédiction sur mon périple je rassemblais le peu d'affaire que j'avais et, sortant de la maison, pris la direction du sud. Je ne pouvais pas utiliser de potions ici car sur la terre où je me rendais suintais encore la corruption des démons qui pervertissait toute magie.
Le soleil n'arrivait pas à percer la couche de nuages qui assombrissait le ciel et donnait à la pièce un aspect gris et triste. Le Pâle s'avançait entre les colonnes immenses et sombres de la pièce. Arrivé devant l'homme qui se tenait assis sur un trône de glace et de fer il posa un genou à terre et inclina la tête.
« -Elle est en marche maitre. J'ai peur qu'elle ne sache pour la prophétie.
L'homme assis sur le trône regarda par la fenêtre à sa droite, son regard semblant traverser la distance pour venir s'abimer sur le mont enneigé que l'on devinait au loin.
« -Tu m'a bien servi. Va rassembler les Déchus, car le temps est bientôt venu.
-Bien maître
Le Pâle disparu dans un nuage de fumée blanche. L'homme assis regardait toujours vers la montagne, vers l'avenir.
La suite demain.
varfendell
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8 février 2020
30 juil. 2012 à 10:19
30 juil. 2012 à 10:19
Gisgoul
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le meurtre du Maitre Corbac et ma rencontre avec le Héraut du Nord. Je me rapprochais inexorablement des sombres landes de Sidimote et du village de Gisgoul, ne m'arrêtant que pour manger et dormir. Un sombre pressentiment m'obligeait à forcer le pas, courant en longues foulées au travers des champs, des plaines et des paysages rocailleux de Cania. J'évitais soigneusement les rares animaux que je croisais afin qu'ils ne m'agressent pas inutilement. Enfin, après deux semaines de voyage, j'aperçu au loin le village dévasté qui sombrait doucement dans la fraiche pénombre d'un début de soirée. Je ralentissais le pas, attentive aux moindre bruits, le regard aux aguets, quand je distinguai une silhouette, qui ne m'était pas inconnue, s'approchant de moi.
« -L'Antique ! » Criai-je en faisant de grands signes, joyeuse et soulagée de retrouver mon vieux compagnon. « L'Antique ! C'est incroyable, que fais-tu ici ?
-Je me suis dit que mon amie aurait grand besoin d'aide pour fouiller cet endroit
-Mais comment as-tu su ?
-Après m'être enfuis du repère du Maitre Corbac je me suis rendu à la cour de l'intendant de Bonta, pour tenter de m'éclairer auprès des bibliothécaires royaux. Mais je n'arrivais à rien et désespérerais de trouver lorsque le Héraut du Nord, que j'avais pris pour un ennemi, est arrivé pour s'entretenir avec l'intendant. Le reconnaissant nous avons discutés et il m'a raconté la situation. Je suis parti aussitôt à ta rencontre, et me voilà.
-Alors tu es au courant pour les fragments ?
-Oui, et j'espère trouver les réponses rapidement pour ne pas trainer longtemps dans ce nid de bworks et gobelins. »
Nous nous mîmes aussitôt en marche, je lui racontais mon voyage, mes théories sur ce qui se passait et lui les siennes. Enfin nous arrivâmes aux portes du village. La puanteur du démon nous frappa d'un coup, nous prenant aux tripes et à la gorge. La terre était maudite, flétrie et stérile à jamais. Alors que nous avancions prudemment dans le village, je remarquais les maisons vides tombant en ruine, la mousse des pavés, morte et noircie. A l'intersection d'une ruelle je m'arrêtais brutalement et retint mon compagnon.
« -Du bruit. Dans la rue de droite. À 150 mètres environ. »
Je nous rendis invisible et, à pas feutrés nous nous approchâmes de la source du bruit. Deux énormes bworks vert se tenaient devant une imposante porte en bois, entrée principale d'une tour gigantesque. Ils avaient sur la tête un casque dont la visière laissait entrevoir un unique oeil rouge lumineux, et en lieu et place du bras droit une prothèse en ferraille, mauvaise reproduction du membre qui leur manquait. La puanteur qui se dégageait de leur corps nous donna la nausée.
« -Des cybworks à Gisgoul, que font-ils si loin de la grotte du Bworker ?
-Je n'en sais rien ma chère, mais je parierai mon chapeau que nous touchons au but. Il faut se débarrasser d'eux et grimper au plus vite dans cette tour. La nuit ne va pas tarder à arriver, et avec elle les légions de gobelins et bworks. »
Si les Cybworks font partis des créatures les plus dangereuses des terres d'Amakna à cause de leur bras mécanique capable de broyer tout ou presque, ce sont aussi sans doute les monstres les plus stupides de la création. Je m'approchai furtivement de l'un deux et lui rabattis sa visière sur la tête puis le plaça face à son acolyte.
« -Bob je vois plus rien Bob. Pourquoi tu m'as rendu aveugle ?
-J'y suis pour rien John. Ta visière a glissé. Attends, je vais la remettre en place.
-Haaaa ma tête ! T'a utilisé ton bras mécanique Bob, t'es con ou quoi ?
-M'insulte pas, sinon j'appelle maman.
-Ca fait vachement mal, regarde »
Les Cybworks commencèrent à hausser la voix, se bagarrer, puis franchement se taper dessus. Ce qui devait arriver arriva, ils se mirent K.O. mutuellement d'un coup de bras mécanique sur le crâne.
« -Quelle technique ! Décidément la Sombre, tu deviens plus sournoise de jours en jours. »
Je lui fis une petite moue en penchant la tête, lui tira la langue et entra dans la tour. Tandis que nous montions les escaliers je me concentrai pour repérer d'éventuels gardes. Mais, à ma grande surprise, la tour semblait déserte.
« -Pourquoi faut-il toujours que la salle principale d'une tour se trouve à son sommet » se plaignit l'Antique essoufflé.
« -C'est bon pour toi, vieux crouton. À force de te téléporter tu as oublié comment marcher. »
Je ris de bon coeur en tentant d'esquiver ses coups de marteau rageur.
« -Ha, enfin arrivé. Je n'en peux plus de monter les marches. Attends un peu que je reprenne mon souffle. »
Tandis que mon compagnon s'asseyait quelques instants, j'explorais l'ultime étage de la tour de Gisgoul. Elle était plus large à son sommet, mais tout aussi circulaire qu'à sa base. À son dernier palier un court couloir donnait sur trois portes en bois sombre. Le peu de luminosité dont bénéficiait cet étage m'obligeait à plisser les yeux pour me repérer. Je fis le vide en moi pour choisir la porte à ouvrir et, me laissant mouvoir par mon intuition, posa ma main sur la poignée de la porte de droite et l'ouvrit.
A l'intérieur ne se trouvait pas une bibliothèque comme je m'y attendais, mais un seul livre, posé sur une table en bois simple dans le coin gauche opposé à la porte. Etonnamment, la salle était rectangulaire, de taille moyenne, et dénudée. Très dénudée. Il n'y avait en tout et pour tout que cette table, la fenêtre, au centre du mur face à moi, qui laissait entrevoir les dernières lueurs du soleil couchant et une chaise en dessous d'elle. Sur laquelle était assis un Bwork regardant à l'horizon. Il était taillé comme un clou, tout en nerf, les bras posés sur le dossier et les jambes de part et d'autres de la chaise. Torse nu, je pouvais contempler de nombreuses cicatrices qui zébraient sa chair verte. Ses cheveux, mi- long, étaient tenus en arrière par une bandelette de tissus blanc. Enfin il avait pour seul vêtement un ample pantalon en tissu de couleur jaune dont la moitié droite manquait. Je remarquais l'éclat maléfique de deux lames en demi- lune posées à droite et à gauche du personnage qui me tournait le dos.
« -Le Bworker. » Je sursautais. L'Antique m'avait rejoint et observait la scène avec moi. « -Que fait-il si loin de sa tanière ? Je crois que nous touchons au but. Hélas je crains qu'il ne soit pas aussi aisé à vaincre que les deux gardes de tout à l'heure.
-Que sais-de lui l'Antique ?
-C'est le chef de guerre de la tribu des bworks de Sidimote. On le dit invaincu et sans pitié. C'est un combattant hors norme et un stratège aussi perfide que dangereux. Il se déplace vite, très vite, surement plus rapidement que toi ou moi. Ses lames sont capables de trancher n'importe quelle armure et ses attaques sont redoutables. C'est un Berserker, aussi sa force augmente avec ses blessures. À deux et sans personne pour nous soigner à proximité c'est à la limite du suicide. »
Tandis que je l'écoutais je vis le Bworker se lever, toujours face à la fenêtre, s'étirer, ramasser ses lames et se retourner.
« -Je vous attendais. »
Je compris à temps qu'il ne nous laisserait pas de temps et ne s'encombrerait pas de présentations.
« -Attention ! » Je poussai l'Antique quelques secondes avant que le Bworker s'élance, il parcouru la salle si rapidement que j'eu du mal à le voir et, sans mon intervention, ses lames auraient trouvées le sang de mon ami. À la place elles furent stoppées par mes dagues. Sous la violence du choc je ne pus réprimer un cri. Mes bras étaient aussi tendus qu'un arc des archers de Bonta. De violents spasmes parcouraient mes muscles mais je tenais bon devant la débauche de puissance dont le Bworker faisait preuve. Nous nous jaugions du regard, je perçu son envie de sang, sa soif de combattre, mais aussi son étonnement devant ma résistance inattendue. Il se fendit d'un pas en arrière, attaqua ma garde avec la même incroyable vitesse. Je parai d'une dague, attaqua de l'autre, mais il était plus rapide.
« -La Sombre, maintenant ! » Pendant que je résistais à l'assaut du guerrier vert, l'Antique avait eu le temps d'invoquer un sort de ralentissement. Les coups du Bworker se firent plus espacés. Je profitai de ce répit pour invoquer un piège d'immobilisation et, d'un puissant coup de pied latéral, l'envoya dedans. Ralenti, presque immobilisé, ce fut mon tour d'attaquer. Je concentrai ma magie dans mes dagues, calai les pulsions de mon coeur sur celles de ma magie et, ainsi chargée, attaqua. Mes dagues luisaient d'une lueur bleutée et un halo de la même couleur les entoura. Ma magie se propageai jusqu'à elles, rendant plus mortel encore le moindre contact avec ces lames. Le Bworker, saisissant l'urgence de la situation, mis ses épées en croix devant lui, prêt à parer mes attaques. J'arrivais à son contact, porta un coup d'estoc mais au dernier moment pivota et attaqua son flanc. Pris au dépourvu et ralenti par les sortilèges qui l'entouraient il ne l'esquiva pas et ma lame s'enfonça dans sa cote. Je me reculai tandis qu'il hurlait de douleur mais, loin d'être affaibli, je sentis sa puissance augmenter. Un bref regard du côté de l'Antique m'appris qu'il n'arriverait pas à le tenir bien longtemps dans sa bulle temporelle. Je repartis à l'attaque, redoublant d'effort pour percer sa défense, ne lui laissant aucun répit, le harcelant sans cesse et l'entaillant de toute part. Mais il semblait se réjouir de ce sang qui coulait le long de ses plaies. Sa vitesse et sa force prenaient des proportions gigantesques et je m'essoufflais. Soudain son poing s'abattit sur ma joue sans que je ne le voie venir, m'envoyant contre le mur. Je senti le gout du sang dans ma bouche. Profitant que je sois à terre il se dirigea vers l'Antique. Celui-ci fut obligé de stopper son sort et de se saisir de son marteau avant que les lames ne s'abattent sur lui. J'assistais, impuissante, à la défense désespérée de mon ami qui vacillait déjà sous les coups rapides du Bworker. À ce rythme nous allions bientôt perdre le combat.
J'eu soudain une idée. Elle devait marcher. Il fallait qu'elle marche. Je me relevais et repartis à l'assaut du Bworker.
« -L'Antique écoute moi ! ». Je parais les assauts du Bworker qui s'était de nouveau jeté sur moi et tentais d'expliquer mon idée à mon compagnon, blessé et amoindri. « À mon signal téléporte-toi derrière moi ! ». Je n'avais pas le temps de lui en dire plus. Je me concentrais comme jamais. Je devins ma magie, j'étais mes lames, mes coups étaient une extension de ma volonté. Je parais volontairement à droite et à gauche, laissant notre ennemi se mettre dos à l'Antique.
« Maintenant ! ». Je vis le temps freiner, ralentir, l'Antique se téléportait derrière moi au moment où le Bworker lançait un assaut particulièrement violent. Je me retournai, pivota et poussa l'Antique. Je puisais dans ma magie pour garder le sort de téléportation actif. Comme dans un rêve les lames du Bworker passèrent à quelques centimètres de ma peau et s'engouffrèrent dans le portail qu'avait ouvert l'antique en se téléportant. Alors, grâce au maintien du sort, elles traversèrent l'espace et le temps, se retrouvant de l'autre côté, dans le dos du Bworker, et le transpercèrent. Le Bworker s'effondra, ses lames en travers de son corps tandis que je sombrais dans l'inconscience, vidée de ma magie et de mon énergie.
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le meurtre du Maitre Corbac et ma rencontre avec le Héraut du Nord. Je me rapprochais inexorablement des sombres landes de Sidimote et du village de Gisgoul, ne m'arrêtant que pour manger et dormir. Un sombre pressentiment m'obligeait à forcer le pas, courant en longues foulées au travers des champs, des plaines et des paysages rocailleux de Cania. J'évitais soigneusement les rares animaux que je croisais afin qu'ils ne m'agressent pas inutilement. Enfin, après deux semaines de voyage, j'aperçu au loin le village dévasté qui sombrait doucement dans la fraiche pénombre d'un début de soirée. Je ralentissais le pas, attentive aux moindre bruits, le regard aux aguets, quand je distinguai une silhouette, qui ne m'était pas inconnue, s'approchant de moi.
« -L'Antique ! » Criai-je en faisant de grands signes, joyeuse et soulagée de retrouver mon vieux compagnon. « L'Antique ! C'est incroyable, que fais-tu ici ?
-Je me suis dit que mon amie aurait grand besoin d'aide pour fouiller cet endroit
-Mais comment as-tu su ?
-Après m'être enfuis du repère du Maitre Corbac je me suis rendu à la cour de l'intendant de Bonta, pour tenter de m'éclairer auprès des bibliothécaires royaux. Mais je n'arrivais à rien et désespérerais de trouver lorsque le Héraut du Nord, que j'avais pris pour un ennemi, est arrivé pour s'entretenir avec l'intendant. Le reconnaissant nous avons discutés et il m'a raconté la situation. Je suis parti aussitôt à ta rencontre, et me voilà.
-Alors tu es au courant pour les fragments ?
-Oui, et j'espère trouver les réponses rapidement pour ne pas trainer longtemps dans ce nid de bworks et gobelins. »
Nous nous mîmes aussitôt en marche, je lui racontais mon voyage, mes théories sur ce qui se passait et lui les siennes. Enfin nous arrivâmes aux portes du village. La puanteur du démon nous frappa d'un coup, nous prenant aux tripes et à la gorge. La terre était maudite, flétrie et stérile à jamais. Alors que nous avancions prudemment dans le village, je remarquais les maisons vides tombant en ruine, la mousse des pavés, morte et noircie. A l'intersection d'une ruelle je m'arrêtais brutalement et retint mon compagnon.
« -Du bruit. Dans la rue de droite. À 150 mètres environ. »
Je nous rendis invisible et, à pas feutrés nous nous approchâmes de la source du bruit. Deux énormes bworks vert se tenaient devant une imposante porte en bois, entrée principale d'une tour gigantesque. Ils avaient sur la tête un casque dont la visière laissait entrevoir un unique oeil rouge lumineux, et en lieu et place du bras droit une prothèse en ferraille, mauvaise reproduction du membre qui leur manquait. La puanteur qui se dégageait de leur corps nous donna la nausée.
« -Des cybworks à Gisgoul, que font-ils si loin de la grotte du Bworker ?
-Je n'en sais rien ma chère, mais je parierai mon chapeau que nous touchons au but. Il faut se débarrasser d'eux et grimper au plus vite dans cette tour. La nuit ne va pas tarder à arriver, et avec elle les légions de gobelins et bworks. »
Si les Cybworks font partis des créatures les plus dangereuses des terres d'Amakna à cause de leur bras mécanique capable de broyer tout ou presque, ce sont aussi sans doute les monstres les plus stupides de la création. Je m'approchai furtivement de l'un deux et lui rabattis sa visière sur la tête puis le plaça face à son acolyte.
« -Bob je vois plus rien Bob. Pourquoi tu m'as rendu aveugle ?
-J'y suis pour rien John. Ta visière a glissé. Attends, je vais la remettre en place.
-Haaaa ma tête ! T'a utilisé ton bras mécanique Bob, t'es con ou quoi ?
-M'insulte pas, sinon j'appelle maman.
-Ca fait vachement mal, regarde »
Les Cybworks commencèrent à hausser la voix, se bagarrer, puis franchement se taper dessus. Ce qui devait arriver arriva, ils se mirent K.O. mutuellement d'un coup de bras mécanique sur le crâne.
« -Quelle technique ! Décidément la Sombre, tu deviens plus sournoise de jours en jours. »
Je lui fis une petite moue en penchant la tête, lui tira la langue et entra dans la tour. Tandis que nous montions les escaliers je me concentrai pour repérer d'éventuels gardes. Mais, à ma grande surprise, la tour semblait déserte.
« -Pourquoi faut-il toujours que la salle principale d'une tour se trouve à son sommet » se plaignit l'Antique essoufflé.
« -C'est bon pour toi, vieux crouton. À force de te téléporter tu as oublié comment marcher. »
Je ris de bon coeur en tentant d'esquiver ses coups de marteau rageur.
« -Ha, enfin arrivé. Je n'en peux plus de monter les marches. Attends un peu que je reprenne mon souffle. »
Tandis que mon compagnon s'asseyait quelques instants, j'explorais l'ultime étage de la tour de Gisgoul. Elle était plus large à son sommet, mais tout aussi circulaire qu'à sa base. À son dernier palier un court couloir donnait sur trois portes en bois sombre. Le peu de luminosité dont bénéficiait cet étage m'obligeait à plisser les yeux pour me repérer. Je fis le vide en moi pour choisir la porte à ouvrir et, me laissant mouvoir par mon intuition, posa ma main sur la poignée de la porte de droite et l'ouvrit.
A l'intérieur ne se trouvait pas une bibliothèque comme je m'y attendais, mais un seul livre, posé sur une table en bois simple dans le coin gauche opposé à la porte. Etonnamment, la salle était rectangulaire, de taille moyenne, et dénudée. Très dénudée. Il n'y avait en tout et pour tout que cette table, la fenêtre, au centre du mur face à moi, qui laissait entrevoir les dernières lueurs du soleil couchant et une chaise en dessous d'elle. Sur laquelle était assis un Bwork regardant à l'horizon. Il était taillé comme un clou, tout en nerf, les bras posés sur le dossier et les jambes de part et d'autres de la chaise. Torse nu, je pouvais contempler de nombreuses cicatrices qui zébraient sa chair verte. Ses cheveux, mi- long, étaient tenus en arrière par une bandelette de tissus blanc. Enfin il avait pour seul vêtement un ample pantalon en tissu de couleur jaune dont la moitié droite manquait. Je remarquais l'éclat maléfique de deux lames en demi- lune posées à droite et à gauche du personnage qui me tournait le dos.
« -Le Bworker. » Je sursautais. L'Antique m'avait rejoint et observait la scène avec moi. « -Que fait-il si loin de sa tanière ? Je crois que nous touchons au but. Hélas je crains qu'il ne soit pas aussi aisé à vaincre que les deux gardes de tout à l'heure.
-Que sais-de lui l'Antique ?
-C'est le chef de guerre de la tribu des bworks de Sidimote. On le dit invaincu et sans pitié. C'est un combattant hors norme et un stratège aussi perfide que dangereux. Il se déplace vite, très vite, surement plus rapidement que toi ou moi. Ses lames sont capables de trancher n'importe quelle armure et ses attaques sont redoutables. C'est un Berserker, aussi sa force augmente avec ses blessures. À deux et sans personne pour nous soigner à proximité c'est à la limite du suicide. »
Tandis que je l'écoutais je vis le Bworker se lever, toujours face à la fenêtre, s'étirer, ramasser ses lames et se retourner.
« -Je vous attendais. »
Je compris à temps qu'il ne nous laisserait pas de temps et ne s'encombrerait pas de présentations.
« -Attention ! » Je poussai l'Antique quelques secondes avant que le Bworker s'élance, il parcouru la salle si rapidement que j'eu du mal à le voir et, sans mon intervention, ses lames auraient trouvées le sang de mon ami. À la place elles furent stoppées par mes dagues. Sous la violence du choc je ne pus réprimer un cri. Mes bras étaient aussi tendus qu'un arc des archers de Bonta. De violents spasmes parcouraient mes muscles mais je tenais bon devant la débauche de puissance dont le Bworker faisait preuve. Nous nous jaugions du regard, je perçu son envie de sang, sa soif de combattre, mais aussi son étonnement devant ma résistance inattendue. Il se fendit d'un pas en arrière, attaqua ma garde avec la même incroyable vitesse. Je parai d'une dague, attaqua de l'autre, mais il était plus rapide.
« -La Sombre, maintenant ! » Pendant que je résistais à l'assaut du guerrier vert, l'Antique avait eu le temps d'invoquer un sort de ralentissement. Les coups du Bworker se firent plus espacés. Je profitai de ce répit pour invoquer un piège d'immobilisation et, d'un puissant coup de pied latéral, l'envoya dedans. Ralenti, presque immobilisé, ce fut mon tour d'attaquer. Je concentrai ma magie dans mes dagues, calai les pulsions de mon coeur sur celles de ma magie et, ainsi chargée, attaqua. Mes dagues luisaient d'une lueur bleutée et un halo de la même couleur les entoura. Ma magie se propageai jusqu'à elles, rendant plus mortel encore le moindre contact avec ces lames. Le Bworker, saisissant l'urgence de la situation, mis ses épées en croix devant lui, prêt à parer mes attaques. J'arrivais à son contact, porta un coup d'estoc mais au dernier moment pivota et attaqua son flanc. Pris au dépourvu et ralenti par les sortilèges qui l'entouraient il ne l'esquiva pas et ma lame s'enfonça dans sa cote. Je me reculai tandis qu'il hurlait de douleur mais, loin d'être affaibli, je sentis sa puissance augmenter. Un bref regard du côté de l'Antique m'appris qu'il n'arriverait pas à le tenir bien longtemps dans sa bulle temporelle. Je repartis à l'attaque, redoublant d'effort pour percer sa défense, ne lui laissant aucun répit, le harcelant sans cesse et l'entaillant de toute part. Mais il semblait se réjouir de ce sang qui coulait le long de ses plaies. Sa vitesse et sa force prenaient des proportions gigantesques et je m'essoufflais. Soudain son poing s'abattit sur ma joue sans que je ne le voie venir, m'envoyant contre le mur. Je senti le gout du sang dans ma bouche. Profitant que je sois à terre il se dirigea vers l'Antique. Celui-ci fut obligé de stopper son sort et de se saisir de son marteau avant que les lames ne s'abattent sur lui. J'assistais, impuissante, à la défense désespérée de mon ami qui vacillait déjà sous les coups rapides du Bworker. À ce rythme nous allions bientôt perdre le combat.
J'eu soudain une idée. Elle devait marcher. Il fallait qu'elle marche. Je me relevais et repartis à l'assaut du Bworker.
« -L'Antique écoute moi ! ». Je parais les assauts du Bworker qui s'était de nouveau jeté sur moi et tentais d'expliquer mon idée à mon compagnon, blessé et amoindri. « À mon signal téléporte-toi derrière moi ! ». Je n'avais pas le temps de lui en dire plus. Je me concentrais comme jamais. Je devins ma magie, j'étais mes lames, mes coups étaient une extension de ma volonté. Je parais volontairement à droite et à gauche, laissant notre ennemi se mettre dos à l'Antique.
« Maintenant ! ». Je vis le temps freiner, ralentir, l'Antique se téléportait derrière moi au moment où le Bworker lançait un assaut particulièrement violent. Je me retournai, pivota et poussa l'Antique. Je puisais dans ma magie pour garder le sort de téléportation actif. Comme dans un rêve les lames du Bworker passèrent à quelques centimètres de ma peau et s'engouffrèrent dans le portail qu'avait ouvert l'antique en se téléportant. Alors, grâce au maintien du sort, elles traversèrent l'espace et le temps, se retrouvant de l'autre côté, dans le dos du Bworker, et le transpercèrent. Le Bworker s'effondra, ses lames en travers de son corps tandis que je sombrais dans l'inconscience, vidée de ma magie et de mon énergie.