Bien sûr Gavroche en fait partie! Avec "ses mioches", les gamins de la rue qu'il a recueillis. Car chez Victor Hugo, même les enfants ont des enfants... J'ai sauté quelques parties mais je l'ai dévoré: 1600 pages en 2 semaines.
Je me souviens encore des étudiants, la génération romantique qui va périr sur les barricades: "R. Grantaire", et "Lesgle", qui se disait de Meaux, et Enjolras, offrant sa poitrine nue au tir des forces de l'ordre...
Je l'ai lu il y a 15 ans et je m'en souviens comme si cétait hier! Autant certains passages sont barbants et n'apportent rien au récit (description de Waterloo, des égouts de Paris) autant il y a des traits de génie: Le cahier de Marius, qui comporte les plus belles pages de la littérature française sur l'amour; la description de jean valjean avec la petite Cosette - et Hugo précise bien que celui qui irait imaginer des sous-entendus scabreux ferait preuve d'esprit malsain. Evidemment, Les Misérables sont une sorte de travail surhumain qui vise à ressusciter Léopoldine, la fille de Hugo morte noyée accidentellement au cours d'une promenade en barque avec son mari. Au delà, on peut lire dans ce chef d'oeuvre une tentation inconsciente, un fantasme inavoué pour un homme, surtout à l'époque de Hugo: avoir un enfant par soi-même sans en passer par la femme, être un père célibataire. Tout le lien entre les personnages de Jean Valjean et de Cosette est construit dans ce sens. Voilà pourquoi les enfants sont les héros de ce livre, pourquoi aussi les enfants eux-mêmes ont des enfants, tels Gavroche. J'en veux pour preuve la figure de Jean Valjean remontant les égouts - souterrains, lieu analogue à l'intériorité du corps - portant Marius sur ses épaules: Un homme porte un enfant et lui redonne la vie. Quelle puissance psychique, quelle force de travail pour composer un texte d'une telle force et d'une telle complexité!
Je me souviens encore des étudiants, la génération romantique qui va périr sur les barricades: "R. Grantaire", et "Lesgle", qui se disait de Meaux, et Enjolras, offrant sa poitrine nue au tir des forces de l'ordre...
Je ne connaissais pas l'histoire de Léopoldine.
Merci de nous transmettre tant de passion, j'adore :-)