Porte moi ce soir....!

Porte moi donc, ce soir, des tresses qui chatouillent ; Je ferai, dans le noir, que mes doigts y farfouillent. Mais pour l’heure, je suis, pour mieux te rencontrer Et gagner ce ressui que tu veux me montrer. Tu sens bon le tilleul et peut-être le foin Ressemblant au glaïeul qui fleurit en juin. Je t’aime tant ainsi dans ce port campagnard D’un visage minci et pourtant si mignard. Allons voir la moisson qui agite ces gens, Et quittons ce buisson d’un grand saut diligent. Cours, donc, tel un cabri, petite fée bonheur Je quitte cet abri moi aussi sans rancœur (!) Entends-tu les bergers qui nous jouent de la flûte Et là dans les vergers des enfants tous en lutte. Ils se lancent des fruits comme boules de neige Et font tout plein de bruits qui égaient leur manège. Quand ce soir, dans la nuit, tu viendras ressasser Sous la lune qui luit ces heures à repasser, Je mettrai un rideau accroché aux étoiles Pour prendre mon cadeau, enfoui sous ton voile (! )