La mouche et le mâtin

Le soleil ce matin en vacance automnale A laissé un mâtin sortir son bacchanal. La garde de l’endroit où gît un très vieux coche Ne laissait pas le droit d’une quelconque approche. Je restai en attente d’un spectacle étonnant Quand une joie latente me laissa fredonnant. Le doux air de mon chant ameuta une mouche Qui voulut en son temps me faire une escarmouche. En concurrence loyale je fis hausser mon ton Et ma gorge royale déploya pleins de sons. L’animal excité agita plus ses ailes Quand cette mixité décupla ton mon zèle. Le concert qui naquit alerta le mâtin Qui se trouva requis pour sortir son latin. Alors que la chorale baignait les alentours L’atmosphère humorale modifiait ses contours. Un patron en vareuse sortit sur le pallier D’une humeur bagarreuse descendit l’escalier. Il cogna sur le chien pour faire taire son audace Ne sachant pas très bien d’où venait la menace. J’en ôtai aussitôt d’un geste approbateur Mon tout dernier chapeau comme font les sénateurs. Ne prenez pas la mouche ni même cet exemple Qui, de fait, est très louche et ternit notre temple.